Beat Jans: "L'engagement des réfugiés ukrainiens sera facilité"

Intervista, 11 avril 2025: Entreprise Romande; Véronique Kämpfen

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Monsieur le Conseiller fédéral, vous êtes venu en janvier à la FER Genève pour encourager l’employabilité des personnes au statut S. Cette visite a été particulièrement appréciée. Comment avez-vous perçu les échanges avec les employeurs?
J’ai beaucoup apprécié cet événement que j’ai trouvé très enrichissant. La FER Genève peut jouer un rôle moteur pour sensibiliser les entreprises à la nécessité de valoriser le potentiel de main-d’œuvre locale, dont font partie les personnes réfugiées. J’ai senti que les autorités et les entreprises genevoises souhaitent contribuer à l’intégration sur le marché du travail des personnes réfugiées en général, et des Ukrainiennes et des Ukrainiens en particulier. La Confédération, les cantons, les communes et les entreprises doivent, ensemble, mobiliser leurs forces pour atteindre l’objectif fixé par le Conseil fédéral: un taux d’emploi de 45% des bénéficiaires du statut S d’ici à la fin de l’année. Ce taux est aujourd’hui de 31%, mais il atteint 37% pour ceux présents en Suisse depuis le début du conflit en 2022. On voit donc que le temps joue en faveur d’une meilleure intégration.

Comment expliquer les disparités cantonales en termes d’intégration des bénéficiaires de permis S sur le marché de l’emploi?
Tous les cantons sont parvenus l’an passé à augmenter le taux d’emploi des personnes avec statut S. Il existe cependant des différences notables entre les cantons. Le taux d’emploi est généralement plus faible dans ceux où le taux de chômage est plus élevé. D’autres facteurs peuvent expliquer ces différences, comme la structure de l’économie cantonale ou l’affluence de travailleurs frontaliers. Je remarque que Genève a un taux d’intégration en dessous de la moyenne nationale mais dispose pourtant d’atouts importants, comme une économie dynamique, des milliers de places de travail vacantes, et une longue tradition d’accueil des réfugiés. Il y a donc des pistes à explorer à Genève, comme dans le reste de la Suisse. Je suis convaincu que dans beaucoup de régions, nous pouvons mieux faire.

Pourquoi est-il si important d’intégrer sur le marché du travail les personnes réfugiées d’Ukraine?
Si les personnes réfugiées gagnent en autonomie, tout le monde sera gagnant. Elles ont du potentiel, ce qui est positif pour notre économie. Nous devons mieux les intégrer non seulement pour diminuer les coûts de l’aide sociale, mais aussi pour leur donner de réelles perspectives d’avenir en Suisse ou au moment de regagner leur pays d’origine. En travaillant et en développant leurs compétences, ici et maintenant, elles pourront contribuer demain à la reconstruction de leur propre pays. C’est donc toujours dans l’intérêt des réfugiés et de celui de la Suisse que nous voulons améliorer leur intégration.

Quel est l’intérêt pour une entreprise d’engager une personne qui pourrait repartir à court ou à moyen terme dans son pays?
D’un côté, nous ne pouvons pas obliger les entreprises à engager, de l’autre, nous constatons que la situation géopolitique génère de l’incertitude. Mais une chose est sûre: notre population vieillit. La part des personnes arrivant à l’âge de la retraite en Suisse augmente par rapport au nombre d’actifs. Une étude d’economiesuisse estime qu’il manquera 460 000 employés au cours des dix prochaines années. Le canton de Genève a par exemple 240 000 personnes résidentes actives, mais offre 420 000 postes de travail. Pourquoi ne pas d’abord tenir compte du potentiel de main-d’œuvre locale inexploité? De nombreuses entreprises ont déjà recruté des personnes réfugiées et je les en remercie vivement. A l’occasion d’échanges que j’ai eus avec des responsables d’entreprises, j’ai l’impression qu’ils ont fait de bonnes expériences. C’est pour eux aussi une valeur ajoutée.

Quelles mesures sont mises en place pour accompagner les réfugiés ukrainiens dans leur recherche d’emploi?
Les bénéficiaires du statut S peuvent exercer une activité lucrative. L’objectif est qu’ils trouvent un emploi rapidement, même à temps partiel ou temporaire, et même si cet emploi ne correspond pas à leur profil. Nous voulons qu’ils acquièrent une expérience professionnelle et qu’ils améliorent leurs compétences linguistiques. Par ailleurs, des cours et des programmes sont proposés à tous les migrants pour les soutenir.

Comment les entreprises sont-elles soutenues dans les processus de recrutement?
La Confédération entend offrir aux employeurs une plus grande sécurité dans leur planification. Le Conseil fédéral veut procéder à des adaptations légales. L’objectif est de faciliter les procédures d’engagement des statuts S. À l’automne, les bénéficiaires pourront même travailler immédiatement avec une simple annonce. Mon département a aussi nommé un délégué à l’intégration sur le marché du travail, Adrian Gerber, qui est à disposition des entreprises pour les accompagner dans leurs démarches et répondre à leurs questions.

Que dire aux Suisses qui montrent de l’incompréhension face aux efforts menés pour intégrer les réfugiés sur le marché du travail alors que certains d’entre eux peinent à trouver un emploi?
La question est légitime. Le Conseil fédéral veut promouvoir le potentiel de toutes celles et tous ceux, Suisses ou étrangers, se trouvant sur le territoire national. Il a par exemple adopté des mesures pour mieux intégrer les travailleurs âgés sur le marché de l’emploi. Les Offices régionaux de placement, entre autres, sont déjà à la disposition de toutes les personnes qui recherchent un emploi ou une place d’apprentissage. Cela dit, l’accès à ces services et au marché du travail étant plus difficile pour les réfugiés, ceux-ci reçoivent du soutien.

Si une trêve se concrétise en Ukraine, que se passera-t-il pour les bénéficiaires du permis S en Suisse?
Une stabilisation durable de la situation sera nécessaire avant un retour des personnes réfugiées d’Ukraine. Pour l’instant, rien n’indique que cela soit le cas. Le Conseil fédéral suit l’évolution de la situation géopolitique en permanence. Concrètement, il a décidé de maintenir le statut S jusqu’au 4 mars 2026, à moins que la situation en Ukraine se stabilise durablement avant. Pour lever cette protection provisoire, le Conseil fédéral devra au préalable consulter les représentants des cantons et d’autres organisations. Et cela, en étroite coordination avec l’Union européenne. Il faut savoir que tous les bénéficiaires d’un statut S en emploi auront la possibilité de rester au moins une année après la levée de leur statut provisoire. S’agissant des apprentis, ils pourront dans tous les cas terminer leur formation: les majeurs pourront rester, seuls, en Suisse jusqu’à la fin de leur apprentissage, et les mineurs pourront rester avec leurs parents, ainsi que leurs frères et sœurs mineurs, jusqu’à la fin de leur apprentissage.

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Ultima modifica 11.04.2025

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